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— Je n’en sais rien. — Et que pensez-vous de cet ouvrage ? vous l’avez assez médité pour en pouvoir porter un jugement. Voyons !

— Ah ! ma bonne amie, je n’ai jamais rien lu qui m’ait paru aussi bien écrit ! C’est admirable ! Quel style enchanteur ! Quelle vérité dans les images ! Quel charme dans la moindre pensée ! Quelle harmonie dans le choix des mots ! On dirait que chaque ligne a été tracée par une plume de feu, sous la dictée d’un ange ! C’est un ouvrage divin ! C’est l’essence du sublime !

— Ainsi, d’après vous, c’est un chef-d’œuvre ; mais comme je ne me soucie nullement que vous lisiez davantage de semblables merveilles… tenez ! »

Et en même temps, la fée jeta sur un réchaud où brûlaient des parfums d’Arabie, le précieux livre, dont la flamme eut bientôt dévoré jusqu’au dernier vestige, avant que Lénida, stupéfaite, eût fait un mouvement