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heureux Phédor, ce maudit livre est plus funeste à la cause de ton amour que ne pourrait l’être le plus dangereux rival. Voilà donc le mot de l’énigme : le Traité de la Sympathie ! Je ne m’étonne plus maintenant du changement de Lénida. Cette lecture a été pour elle comme le serpent sous des fleurs ; le venin du reptile s’est mêlé au parfum des roses. Mais comment cet ouvrage insensé se trouve-t-il entre ses mains ! »

La fée quitta Lénida qui dormait toujours, et courut s’enfermer dans son cabinet, pour rêver aux moyens de guérir l’esprit de sa pupille, ou du moins d’arrêter les progrès du mal, s’il n’était déjà plus temps d’en arracher le germe.

Cependant Lénida s’était réveillée ; son premier mouvement avait été d’étendre la main pour prendre son livre. Ne le trouvant pas, elle le chercha dans le bosquet, elle le chercha dans tous les endroits du jardin qu’elle avait parcourus ce jour-là. Elle rentra au palais, inquiète, attristée, et ne pou-