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faon des montagnes qui court après sa mère.

Vous pensez bien que la fée ne fut pas assez simple pour attribuer uniquement à la pitié l’évanouissement de sa pupille. Mais, loin d’en éprouver du mécontentement, elle s’applaudit au contraire de l’émotion que la vue de l’étranger venait de produire dans l’âme de Lénida. Depuis long-temps, Phédor, sans qu’il s’en doutât, était connu d’Amica. C’était elle qui l’avait égaré à la chasse et l’avait fait blesser à dessein par un sanglier qu’il poursuivait. Elle l’attendait, quand on le lui annonça comme nous l’avons vu. Peut-être était-ce aussi la baguette d’Amica qui avait séparé les planches de la cloison pour frayer un passage aux regards de la curieuse… c’est possible. Enfin, quoi qu’il en soit, tout s’était arrangé selon ses projets.

Phédor et Lénida se virent, et la pitié de l’une, la reconnaissance de l’autre éveillèrent à la fois dans ces deux jeunes cœurs un sen-