Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée

cher ici une âme déjà composée. J’espère que vous voudrez bien me guider dans mon choix. Vous savez que j’ai promis à la jeune baronne de rendre son enfant heureux. Il faut que je place par conséquent dans l’âme de sa fille le plus d’élémens de bonheur et de vertu possible.

— Prenez d’abord dans ce creuset, dit l’Expérience en s’arrêtant devant le premier alchimiste ; c’est l’amour filial.

— Oui, répond Amica, c’est un noble et digne sentiment, c’est le premier qui s’éveille dans le cœur. Son langage est un doux salut à la vie. Heureux qui fait l’essai de son âme en éprouvant cette calme affection ! Passion tout instinctive, elle se suffit à elle-même pour s’enivrer de paisibles jouissances ; elle ne saurait être orageuse, car la raison l’approuve et les remords ne pourraient l’atteindre… Du moins les hommes n’ont point créé de loi qui dise à l’enfant : Tu n’aimeras point ta mère.

— Voici l’ambition.