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resses innocentes de cette pauvre petite ne firent-elles pas regretter à madame Angello de n’être pas sa véritable mère ! elle s’en consolait en pensant qu’elle lui en servait. Deux années se passèrent de la sorte, sans qu’il arrivât rien de remarquable. Mais madame Angello pensant qu’il était temps que sa fille apprit à lire, distribua les heures de la journée de cette manière : le matin elle lui faisait élever son cœur à Dieu et la menait à la messe avec elle ; à la sortie de l’église, elles allaient faire un tour de jardin, afin d’avoir meilleur appétit au déjeuner qu’elles faisaient avec toutes les religieuses, qui voyaient sans jalousie les attentions de leur supérieure pour cette enfant. Cette communauté n’était pas de celles dont la mésintelligence fait la réputation ; jamais la moindre querelle ne troublait l’union qui y régnait. Toutes regardaient madame Angello comme leur mère, et demandaient sans cesse à Dieu qu’il la leur conservât. Herminie ne pouvait manquer d’être heureuse dans cette maison,