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jusqu’ici inconnue, une grande puissance dramatique et une vigueur de pensée extraordinaire.

La donnée historique était peu de chose ; c’était, sans autre détail, l’atroce lâcheté du comte de Villequier, faible germe qu’une imagination brillante et riche a puissamment fécondé. Il y a dans la nouvelle, comme dans toute nouvelle historique, deux choses, l’histoire et le roman. Le roman et l’histoire se sont admirablement pénétrés et fondus sous la plume de l’auteur, et ont composé un tissu parfait. L’époque est bien comprise, fidèlement représentée, et c’est merveille de voir avec quelle facilité et avec quel art les événemens ont été pliés à la fable, et servent à son développement loin de le gêner. Ce que j’admire encore plus, c’est la gravité de style et la force de pensée à laquelle l’auteur s’est élevée dans l’appréciation des faits historiques : n’avais-je pas raison de dire que la femme empiète chaque jour sur le domaine de l’homme,