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de gouvernement, au lieu de chercher à nous faire la meilleure société possible, cette disposition, dis-je, témoigne d’une manière éclatante de l’infériorité où notre civilisation si vantée laisse encore la femme, puisque le législateur daigne à peine prendre souci de son éducation. Pourtant ce qu’il fait est déjà beaucoup ; il y a peut-être dans cet article insouciant toute une révolution future au profit des femmes.

C’est une vérité désormais incontestable qu’à mesure que les siècles s’accumulent l’empire de la force aveugle décroît, et qu’en même temps la condition des travailleurs et des femmes s’élève et s’améliore avec une correspondance constante, et qui ne s’est jamais démentie. Étonnez-vous après cela de la touchante pitié que les femmes témoignent aux classes indigentes, unies avec elles par un lien si intime et si mystérieux, et demandez pourquoi c’est à la femme que le pauvre tend la main avec plus de confiance ! Si la civilisation continue sa marche, si