Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/180

Cette page n’a pas encore été corrigée

mour de René ; je mourrais s’il me fallait joindre un doute sur sa constance à m’aimer, aux inquiétudes que j’éprouve !

— Mais encore, madame, qui peut causer le trouble qui vous émeut si fortement ?…

— Que veux-tu que je te dise, Marie ! je le ressens, c’est peut-être folie à moi, vaine frayeur, faiblesse d’esprit… que sais-je !… Mais l’heure s’avance, je crois… achevons enfin cette ennuyeuse et longue toilette… Ah ! donne-moi le bracelet où se trouve le portrait de ma fille… donne. Le comte tarde bien à venir… je voudrais le voir.

Marie lui présenta le bracelet ; Françoise le prit, le regarda long-temps, puis une larme tomba des yeux de la mère sur l’image de la fille.

— Ma Catherine, mon enfant, que n’es-tu là ! ta douce voix peut-être me soulagerait à l’entendre. Ma fille !… te reverrai-je ? hélas ! Allons, Marie, dépêchons-nous !

Elle s’assit. Marie, agenouillée devant elle, tenait un miroir. La comtesse avança la tête