Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/145

Cette page n’a pas encore été corrigée

gardez-moi donc ! Tenez, je suis à vos pieds… voyez-vous !

— Vous m’avez relevé des vôtres, et sans pitié, madame ; et pourtant aussi, moi, je vous criais merci !… Relevez-vous, comtesse !

— Mon Dieu ! ce n’est donc plus qu’à vous que je puis dire : pitié pour moi !

— Puisque vous choisissez la haine, résignez-vous à la subir… Mais je veux bien en ajourner l’effet, et vous donner chance d’une voie de salut, celle que la réflexion vous ouvrira peut-être. Ne songez pas à vous retirer de la cour : votre retraite ferait naître des soupçons que je ne me soucie nullement de voir s’élever. C’est bien assez, madame, que l’étrange scène qui vient de se passer soit sue de vous et de moi. Vous m’avez juré le silence, songez à remplir votre promesse ; que mes paroles soient mortes dans votre souvenir… Songez-y bien… vous aimez le comte !… Adieu, madame ; nous nous reverrons.

Il s’éloigna.