Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

moi !… Et son pied frappa la terre, son front se gonfla, ses yeux flamboyèrent étincelans de rage.

— Vous ne m’écoutez pas. Ciel ! entendez-moi donc, sire !… Je ne lui dirai rien, rien… Je m’engage par serment au silence. Il ne saura pas que vous avez voulu flétrir son honneur pour récompense de ses services… Jamais, je le jure, le soupçon ne lui en viendra par moi… Je me retirerai de la cour, où je ne suis venue qu’avec un douloureux pressentiment… je ne vous outragerai pas par ma présence… Mais grâce pour lui ! grâce… Vous détournez les yeux ; je vous irrite encore. Eh bien ! s’il vous faut une victime, prenez-moi comme telle ; touchez-moi de mort avec votre sceptre… exercez toute votre puissance dans ma peine… mais que votre vengeance ne tombe que sur moi… C’est justice que le châtiment n’aille qu’où est la faute : lui n’a rien fait ; ce n’est pas mon complice… Sire, vous ne m’écoutez donc pas… vous ne m’entendez pas vous crier merci !… Oh ! re-