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de cette haute victoire ; s’il faut l’avouer, mon triomphe m’a rapporté plus de peines que d’orgueil ; et quand vous venez de me dire que vous m’aimiez eh bien ! sire, vous m’avez fait peur à vous entendre.

— Peur ! que dites-vous, madame ? Ciel ! quelque maléfice jeté sur moi m’aurait-il, quand j’ai la prière au cœur, mis la menace aux lèvres ?… Peur ! eh ! qu’avez-vous à craindre de celui qui oubliant sa puissance à vos pieds, la remet toute dans vos mains en vous donnant pouvoir d’amour sur sa vie ?… Ah ! c’est moi qui dois trembler, qui tremble de crainte, d’espoir et d’attente ; c’est moi qui, promettant obéissance, viens prier ma belle, mon adorée souveraine, d’accorder indulgence et retour aux vœux de son humble et fidèle sujet Oh ! soyez clémente !

— Sire, s’écria la comtesse effrayée, en se levant à demi et retirant sa main glacée que pressaient les mains brûlantes du roi… Sire, je n’ai pas fini ma réponse.