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suffocantes… c’est une agonie du cœur. M’aimer ! Oh ! ce serait vanité coupable, presque une profanation que de l’espérer… et cependant, parfois, oui… qu’elle me pardonne si je l’offense… parfois j’ai cru voir dans ses yeux… j’ai cru lire : « d’Entragues, je vous devine. Prenez ma pitié pour votre peine, ma reconnaissance pour votre amour. Hélas ! on m’a ôté celui qui m’était dû par devoir ; on m’a fermé le cœur d’un époux ; à lui du moins je pouvais dire : aimez-moi. Maintenant ce serait vaine prière, et à vous, je dois vous dire ne m’aimez plus… » Oui, j’ai cru comprendre cela du langage de ses yeux ; mais de sa bouche… oh ! jamais, jamais de telles paroles ne m’ont été dites. Non ! car je serais mort de bonheur à les entendre… et j’existe ! Mais j’épuise ma raison à parler d’elle, j’ai besoin de calme. Adhémar, ton serment est sacré ; Dieu l’a reçu.

— Qu’il me voue à l’éternelle damnation si je parjure la foi que je t’engage !

— Bien ; maintenant, adieu, laisse-moi ;