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doute maintenant une leçon d’escrime, leur fait répéter le rôle qu’ils vont jouer dans quelques heures. Qu’ils le repassent ; nous tâcherons de jouer le nôtre de façon à n’avoir pas besoin de recommencer la scène. Mais dans quelques heures le son de cette cloche sera pour moi la voix d’un héraut du temps, criant : Laissez aller ! en m’avertissant que la mort ouvre la lice à ma vie. Demain, je joue mon sort ; et, la partie perdue, la revanche peut être impossible. Allons ! un pied dans la tombe, hors le blasphème, toute parole est permise… tout aveu doit être sacré pour celui qui le reçoit dans un pareil moment. Adhémar, il faut que j’aille à ce combat le cœur allégi du secret qui l’étouffe… Songe qu’il y a crime et sacrilège à trahir un serment juré entre l’existence et la mort… Me promets-tu de ne jamais révéler ce que je vais te dire ?

— Oui, parle, je te jure une discrétion semblable à celle de la tombe.

Eh bien !… Il ouvrit son pourpoint qui