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recouvrir le cou parfait de nuance et de forme qu’elle allait cacher, il ajouta, du ton le plus caressant, le plus doucereux :

— Et moi, amie, vous me faites plus heureux qu’un roi ne peut l’être. Je doute que Diane de Poitiers ait jamais présenté aux baisers de Henri II de plus belles épaules que les vôtres aux miens.

Il les embrassa, l’hypocrite !

Les fêtes, les bals, continuaient. La comtesse y assistait plutôt par obéissance que par plaisir. La reine-mère était toujours gracieuse, empressée pour elle ; le roi, toujours aimable. Mais la politesse de Henri s’enhardissait : des paroles dites ne lui suffirent bientôt plus ; il se hasarda de s’exprimer par des paroles écrites : un billet fut glissé dans un bouquet que la comtesse se trouva forcée de recevoir de la main du roi. Les fleurs, en s’effeuillant, laissèrent tomber le papier parfumé aux pieds de la comtesse : ce bruit, qui ne ressemblait pas à celui de la chute d’une feuille de rose, lui fit baisser