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musique douce et lente ; mais j’ai trouvé désaccord entre cette mélodie plaintive et cette joie folle que respiraient tous les visages ; c’était un mélange de deux sentimens : mélancolie et gaîté. Je n’ai pu achever ni l’un ni l’autre.

— Malgré cette pénible disposition d’esprit dans laquelle vous a jetée une souffrance passagère, vous conviendrez pourtant, ma chère Françoise, que vous étiez heureuse des marques d’affection que vous avez reçues de la reine Catherine, et nullement fâchée d’être là pour entendre les gracieux complimens du roi… car il vous en a fait… Comptez-moi cela, amie ; je serai discret : votre mari n’en saura rien… Allons… vous vous taisez… vous ne me voulez pas pour votre confident…

— Oh ! si, toujours !… mais… je ne me souviens plus de ce que le roi m’a dit.

— Bien vrai ?… Point n’êtes-vous dissimulée plutôt qu’oublieuse, douce mie ? continua-t-il en souriant.