Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/100

Cette page n’a pas encore été corrigée

fonde agitation, à l’air de satisfaction orgueilleuse qui se répandit sur ses traits, qu’il venait de conclure avec la comtesse une clause aussi importante pour son royaume et pour sa personne que celle d’un traité de paix, ou d’une cession de province de la part d’une puissance ennemie et domptée.

Et ce pauvre Adhémar ! placé dans un angle de porte, garanti contre la vue de tant de monde par l’ombre que projetait un des battans ouverts, il restait là, triste, pensif, immobile, la tête penchée sur sa poitrine. Il la redressa un instant, lorsque, averti par un lourd battement de cœur, un seul, il sut que la comtesse entrait ; mais il ne fit pas un mouvement, ne prononça pas un mot ; sa bouche ne s’ouvrit pas même pour un soupir ; sa tête reprit son attitude inclinée, ses yeux leur direction vers la terre… Et pourtant il l’avait revue, elle sa vie, son âme… elle tout !… C’est qu’un excès d’émotion anéantit parfois autant qu’un excès d’insensibilité, comme la piquante douleur