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bien faire charmaient tellement M. Danguy (c’était le nom du monsieur qu’Élisa appelait son mari), que, pour avoir le plaisir de la faire jaser sur son plan, il s’engagea à lui donner tous les conseils et toutes les leçons dont elle pourrait avoir besoin pour faire sa pièce, se promettant bien de l’entretenir autant que possible dans ses idées d’études et de composition dramatique, afin de prolonger une scène qu’il aurait été fâché de voir trop tôt finir ; aussi adhéra-t-il avec empressement à la prière qu’elle lui fit de lui donner des leçons dès le jour même… Il y avait quelque chose de si touchant dans les expressions dont cette pauvre petite se servait pour exprimer sa reconnaissance à M. Danguy et dans la joie que lui causait l’espérance de faire ma fortune, que je suis persuadée que les personnes les plus indifférentes n’eussent pu la voir et l’entendre sans en être attendries.

« Que tu es bon, mon petit mari mignon, disait-elle à M. Danguy en lui sautant au cou, de vouloir bien m’aider à faire le bonheur de maman !

— Je me trouve trop heureux, ma petite femme, que tu aies bien voulu me faire parti-