Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/69

Cette page n’a pas encore été corrigée

se révèle à nous par tous ses bienfaits, ne nous parle point de la voix…

— Oh ! mais si, ma petite maman, le bon Dieu nous parle de la voix, puisqu’il m’a dit, jeudi, dans la nuit, tu sais bien que je te l’ai raconté, que si j’étais aussi bonne pour toi que tu l’es pour moi, nous irions toutes deux dans son beau paradis, et que, si j’étais rendue avant toi, je te garderais ta place : ainsi c’est bien parler ça, je crois !…

— Mais, ma chère enfant, tu me parles là, toi, d’un rêve que tu as fait et non d’une réalité…

— Mais, ma petite maman, puisque quand le bon Dieu m’a dit que si j’étais rendue avant toi dans son paradis je te garderais une place, je lui ai répondu : Mon bon Dieu, je n’irai point avant maman dans votre beau paradis, parce que, voyez-vous, je m’ennuie dès que je ne la vois point, et si elle était trop long-temps à venir me trouver, je me mettrais à pleurer, et cela vous fâcherait contre moi…

— Tout cela, ma chère petite, n’est pas une preuve que ce ne soit pas un rêve, mais seulement que ton amitié pour moi l’occupe jusque dans ton sommeil.