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cond acte de Boabdil, roi de Grenade, qui précède cette notice ; elle n’avait mis que dix-sept jours à faire le plan et le premier acte : il est vrai que les quatre-vingts vers y étaient entrés… Joyeuse d’être dispensée de faire Jane Gray, elle jeta son plan au feu en disant : « J’ai eu le courage de livrer aux flammes le premier plan que j’ai écrit, quoiqu’il me plût ; périsse ainsi le second et le dernier, car je n’en écrirai de ma vie. »

Je regrette beaucoup de ne pouvoir joindre à cette notice tout ce qu’Élisa a fait de Jane Gray ; mais la pauvre enfant attachait si peu d’importance aux vers qu’elle faisait, que, dès qu’ils ne convenaient pas au sujet pour lequel elle les avait composés, elle les déchirait. Tous ceux de Jane Gray auraient eu probablement même destin si je ne m’étais aperçue qu’elle les employait à se mettre des papillotes ; je la grondai ; mais elle me dit de me consoler, qu’elle en ferait d’autres ; que ceux-là ne valaient pas un regret. Comme elle travaillait sans suite à cette tragédie, elle passait d’un acte à l’autre sans rien terminer. Elle avait fait des choses charmantes pour le cinquième acte. Il n’en est ré-