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que l’inspiration ne vous a pas mis la plume à la main. Enfin, dit-elle, je vais demander à Dieu de m’inspirer des pensées des autres… Marie d’Angleterre devra, m’a dit M. S…, obliger sa jeune rivale à renoncer à son titre d’épouse ; mais comme Marie saura bien qu’en brisant les nœuds qui unissent Jane Gray à Gilfort elle ne fait que resserrer plus fortement ceux de leur cœur, elle fera assassiner Jane par un jeune fanatique qu’elle aura endoctriné… C’est à peu près, je crois, ce que m’a dit M. S…

— C’est cela même, mademoiselle ; mais, dites-moi, est-ce que vous ne trouvez pas ce dénoûment bien dramatique ?

— Pardonnez, monsieur, seulement je trouve qu’on s’en sert trop souvent, car vous n’ignorez pas comme à la scène l’ambition, la jalousie et le fanatisme vous mettent facilement le poignard à la main, et M. S… a beau dire que, sans rivalité d’amour point de pièce, moi, je crois cependant que j’en aurais fait une sans cela, et mon dénoûment du moins aurait été neuf [1] ;

  1. Voici à peu près autant, que je puis me le rappeler, le dénoûment d’Élisa auquel la pauvre enfant tenait tant, et qu’elle brûla pour ne pas céder à la tentation de le prendre pour guide, et ce dont elle a eu bien du regret depuis !

    Jane Gray, à la vue des bourreaux prêts à laisser tomber le fer