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Scène V.

ALY, seul.

Et tu verras qu’Aly ne se fait pas attendre.

(Après un moment de silence.)

J’ai donc ouvert ta tombe, et tu vas y descendre !
Mais l’abîme où tu n’es entraîné que par moi,
Je ne l’ai pas creusé pour n’y jeter que toi,
Superbe Abenhamet ! Non, pour être assouvie,
À ma sombre fureur il faut plus d’une vie ;
Tu ne mourras pas seul ! De ta fière tribu
Vainement le trépas m’est encore défendu.
Le faible Boabdil, qui voudrait et qui n’ose,
Pour éclater ne cherche et n’attend qu’une cause ;
Elle naîtra. Bientôt, par mes soins préparé,
Au même lit de mort je vous endormirai.
À celle d’un poignard joignant d’autres blessures,
Ma haine te réserve à d’horribles tortures ;
Et les maux que l’enfer peut assembler sur nous.
Mon rival, en mourant, les aura soufferts tous.
Du moins, si je ne puis étouffer ta mémoire,
Tu paîras le tourment que m’a causé ta gloire !

(Il sort. La toile tombe.)

FIN DU PREMIER ACTE.