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Sans palpiter reçut la pression chérie ;
Ce silence, Olivier, te révéla sa mort.

Ton âme renferma ta muette souffrance,
Tu dévoras tes pleurs, et n’osas pas gémir ;
Pouvais-tu donc pleurer sur un moment d’absence,
Lorsque l’éternité devait vous réunir ?

Mais la neige tombait ; et, rapide et légère,
On eût dit qu’enviant l’adieu de tes regards,
Pour étendre sur elle un voile funéraire,
Jalouse, elle amassait ses nuages épars.

Ta main, en écartant cette neige ennemie,
Cherchait encore en vain un battement du cœur ;
Il ne s’agitait plus au sein de ton amie,
Et sur elle planait une douce lueur.

Pour la dernière fois ton regard immobile,
En silence, Olivier, long-temps la contempla ;
Et, te penchant vers elle, accablé mais tranquille,
Dans un calme baiser ton âme s’exhala.

Le jour parut aux cieux : un pieux solitaire
S’inclina près de vous avec sa blanche croix ;
Et le divin pardon, qu’implorait sa prière,
Sur vos restes glacés descendit à sa voix.

Élisa Mercœur.
(3 septembre 1825.)