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LA NEIGE.
CHANT III [1].

La neige à flots légers tombait amoncelée,
À l’heure où l’ombre apprend le court exil du jour ;
Et, jetant son reflet dans la blanche vallée,
Le doux soleil du soir brillait au bleu séjour.

Quand, pressant éperdu ta pâle et froide amie,
Sur ses lèvres cherchant un reste de chaleur,
Ton délirant baiser croyait trouver sa vie…
Dis, mon pauvre Olivier, ce qu’éprouvait ton cœur ?

Sur sa bouche fermée il n’était plus d’haleine,
Son sein calme et glacé n’avait pas un soupir ;
La brise s’étendait sur ses boucles d’ébène,
Sa vie était, hélas ! un dernier souvenir.

Un moment égaré, tu la crus endormie ;
Mais son cœur, que ta main interrogeait encor,

  1. Je n’ai pu retrouver les deux autres chants de ce petit poëme, intitulé Isaure et Olivier, poëme élégiaque.