Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/406

Cette page n’a pas encore été corrigée

Toi, qui viens sous son nom pour nous tromper encore,
        Non, tu n’es pas la Liberté !

        Non, tu ne fus pas la déesse
Qui vit naître son culte au bord de l’Eurotas,
Celle pour qui sont morts, aux beaux jours de la Grèce,
        Thémistocle et Léonidas.
        Plus tard, tu ne fus pas l’Idole
Qu’invoquait dans sa gloire, aux pieds du Capitole,
L’éternelle cité des fils de Romulus.
Non, tu n’es pas la vierge austère, et noble et belle,
Dont l’amour fécondant leurs stoïques vertus
        Brûlait d’une flamme immortelle
Le cœur de Paul-Émile et du premier Brutus !

Synonyme du crime, anarchie ou licence,
        C’est en vain que, dans leur démence,
        Tes coupables adorateurs,
Des droits les plus sacrés ardens profanateurs,
        Osent proclamer ta puissance.
Toi, qui d’un Robespierre inspiras les forfaits,
Divinité du sang, ton culte fanatique
N’a plus droit de cité sous le doux ciel français.
Arrière, loin de nous sois bannie à jamais,
        Liberticide République !

Et vous, de la Patrie enfans dégénérés,
Vous, contre la raison et les lois conjurés,