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Je serais sans désir, si vous viviez encore,
Bons parens, que vers lui rappela le Seigneur !
Mais je suis repoussé par la main que j’implore,
Et je n’obtiens jamais un mot consolateur.

Du pain, hélas ! voilà ce qu’il faut à ma vie,
Je ne sais point créer d’inutiles besoins ;
Ne fermez pas votre âme à la voix qui supplie ;
Pour le pauvre le Ciel a réclamé des soins.

Vous n’osez m’approcher !… L’habit de la misère
De celui qu’il recouvre est-il le déshonneur ?
Quand votre œil dédaigneux (ou du moins je l’espère)
S’attache au vêtement, Dieu regarde le cœur.

Il lit au fond du mien ce qu’il a de souffrance,
Ah ! puisse-t-il au vôtre inspirer la pitié ;
Donnez ! bien peu suffit à ma frêle existence ;
Donnez ! j’ai faim ! j’attends !… aurai-je en vain prié ?


(Février 1826.)