Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’elle avait reçu de ses compatriotes lors de son début, m’avait fortement recommandé d’adresser, après sa mort, au maire de la ville de Nantes, pour être déposé dans les archives de cette ville, un volume de ses poésies, au premier feuillet duquel elle m’avait fait promettre de coudre moi-même une mèche de ses cheveux. Elle m’avait recommandé aussi de faire hommage, en son nom, à l’Académie française, d’une copie de sa tragédie : je l’ai fait présenter, comme elle le désirait, par l’un de ses honorables membres, M. Népomucène Lemercier.

Une seule de ses volontés, la plus sainte de toutes, me reste encore à remplir pour que ma tâche soit achevée… la publication de ses Œuvres !!!

Le temps qui s’est écoulé depuis que cette publication a été annoncée a dû faire croire que j’y avais renoncé, et indisposer par là mes souscripteurs contre moi ; mais qu’ils apprennent que tel est le pouvoir que du fond de sa tombe Élisa n’a cessé d’exercer sur moi depuis qu’elle y est descendue, que ni le temps, ni les maladies, ni les difficultés sans nombre qu’il m’a fallu surmonter pour rassembler et classer les matériaux épars qu’elle m’a laissés, ce qui m’a coûté des peines