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m’attendre au présent dont votre main a centuplé le prix. Une louange de vous, Monseigneur, vaut mieux à elle seule que les acclamations de la foule entière :

Mon espoir infidèle a repris sa chimère,
D’un vœu timide encor je poursuis le bonheur
Comme l’adieu rêvé de ma longue misère,
Un noble écho m’apporte un mot consolateur.

« Et c’est vous, Monseigneur, qui l’avez prononcé, c’est vous qui avez daigné me dire : Votre Gloire ne sera pas ingrate. J’ai besoin de vous croire ; mais j’ai fait si peu pour mériter sa reconnaissance

À vous qu’elle a souvent cherché dans sa souffrance,
À vous qu’elle a trouvé pour calmer ses regrets,
Elle a dû faire au moins l’intime confidence
          De quelques-uns de ses secrets.

« Puisse-t-elle vous avoir dit qu’un meilleur sort m’attend. Soyez indiscret, Monseigneur, si c’est là ce qu’elle vous a confié. En le sachant, j’aurai plus de courage ; il semble qu’on atteint plus vite au bien qu’on espère

Hélas ! à peine assise au festin de la vie,
À l’absynte aucun miel n’a mêlé sa douceur,
Et l’heure en rejoignant l’heure qu’elle a suivie,
Toujours de ma couronne emporte quelques fleurs ;
Mais, avant qu’elle soit entièrement fanée,
          Pourrai-je voir un ciel plus clair ?