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termes les plus affectueux, et, sept jours après, lorsque nous revîmes cette auguste princesse au bal [1], elle daigna s’arrêter pour parler à ma fille qui se trouvait, comme beaucoup d’autres dames, sur le passage de Son Altesse au moment où elle faisait le tour de la salle. Si l’amour-propre satisfait suffisait pour assurer le bonheur, celui d’Élisa l’eût été pour jamais ; mais de même que l’on voit le beau temps succéder à l’orage, on voit aussi les larmes succéder à la joie, et nous en fûmes un triste exemple. On avait profité du temps que nous étions au bal pour s’introduire à la maison, et l’on nous avait emporté deux sacs, dont l’un contenait l’année de pension et les gratifications qu’Élisa avait reçues tout récemment, et l’autre où se trouvait une somme de 2 000 fr., argent qu’elle desti-

    parce qu’elle avait peur qu’on les lui perdît. Le monsieur, enchanté de pouvoir publier des vers adressés aux augustes personnages dont je viens de parler, promit à Élisa, si elle voulait les lui confier, qu’il en aurait le plus grand soin ; qu’il les lui rapporterait lui-même ainsi que les épreuves, et Élisa, sans lui demander son nom, les lui confia ; mais le monsieur n’est pas revenu, et n’a point renvoyé les vers…

  1. Ce sont les réflexions qu’Elisa fit à ce bal, qui était le premier qu’elle voyait, qui lui ont suggéré l’idée du premier chapitre de son roman de Quatre Amours. Ce bal se donnait dans la belle salle de la Bourse, au milieu de laquelle se trouve placé le cadran de l’horloge dont on avait eu soin d’arrêter les aiguilles.