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son portrait, que, grâce à l’obligeance de M. Devéria, j’ai eu le bonheur de pouvoir, ainsi qu’ils le désiraient, ajouter à ses Œuvres [1], pour que ce fac-similé ait un autre mérite à leurs yeux que celui de produire seulement ses caractères,

  1. Ne pouvant, d’après les demandes réitérées qui m’avaient été adressées, me dispenser d’ajouter le portrait de ma fille à ses œuvres, je souhaitais, ainsi qu’on m’en avait priée, qu’on le fît sur le croquis d’un petit profil qu’elle avait fait en se palpant les traits. Je ne sais si la crainte de ne pas être payé n’entra pas pour quelque chose dans tous les refus que j’essuyai ; mais personne ne pouvait faire ce que je désirais !… Désespérée, je portai le croquis d’Élisa à M. Devéria, auquel je n’avais pas osé m’adresser d’abord, et vingt-quatre heures après, son neveu m’apporta le billet suivant :

    « Madame,

    « Je vous fais remettre les matériaux que vous m’avez confiés et le dessin que j’ai pu en retirer. Vous ne me devez rien, et soyez assez bonne, toutefois, pour qu’il n’en soit plus question entre nous.

    « Si le dessin vous est utile, je vous répète l’adresse de M. Lemercier (*), rue de Seine, 55.

    « Recevez, madame, les très humbles respects de votre dévoué,
    « A. Devéria. »

    Dès que j’eus achevé de lire le billet de M. Devéria, son neveu développa la pierre sur laquelle était dessiné le portrait de ma fille. C’est le seul instant de bonheur que j’ai eu depuis sa mort ! Il me sembla qu’après une longue absence, Élisa revenait vers moi ; et je m’élançai pour l’embrasser. Heureusement que ce cri

(*) Nom du lithographe chez lequel a été fait le tirage du portrait de ma fille. J’ai eu beaucoup à me louer de M. Lemercier. Je me trouve heureuse de l’avoir pour souscripteur.