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Enfin, après avoir publié successivement plusieurs morceaux dans le Lycée armoricain, Élisa se trouva être arrivée au même mois où un an auparavant on y avait publié ses deux premiers. Étonnée de l’accueil sans caprice de ses lecteurs, elle me demandait ce que je pensais d’un succès qui lui avait coûté si peu et qu’elle croyait si peu mériter, lorsqu’on lui remit un journal qui lui était adressé de Lyon, et qui contenait sa nomination comme membre correspondant de l’Académie provinciale. C’était une société qui venait d’être établie depuis peu dans cette ville, et dont M. de Chateaubriand était président perpétuel.

Surprise autant que flattée de voir son nom associé à celui de nos écrivains les plus célèbres, car, en se formant, l’Académie provinciale avait appelé à elle toutes les illustrations de notre époque, Élisa, qui ne se serait jamais imaginé qu’elle dût être académicienne à dix-sept ans, éprouva une telle émotion que je fus obligée de l’aider à gagner le lit, ses jambes refusant de

    vinrent par la voie de M. Mélinet, j’en ai vu peu d’aussi flatteur que celui que contenait une lettre qu’il reçut de la célèbre mademoiselle S.-U. Tremadeure, qui écrit pour la jeunesse, et dont l’Académie française a si justement couronné plusieurs fois les travaux.