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PETITS POÈMES RUSSES


Il disait le délice épanoui des âmes
Innocentes dans les jardins du paradis,
Et Dieu même, et l’amour sans demain ni jadis
En les immarcescibles flammes.

Destinée aux soucis, aux larmes d’ici-bas,
Il portait dans ses bras une âme, sœur fidèle…
L’hymne céleste, voix sans parole au fond d’elle,
Faible et vague, n’y mourut pas.

Longtemps elle porta, vivante solitaire.
Le deuil du ciel parmi les humaines douleurs…
Rien n’a valu le bel hymne pour l’âme en pleurs
Qu’attristaient les chants de la terre !