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442. MEMOIRES DE PH. DE COMINES,

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eu miferîcorde de luy , & auffi aura-il des autres, s’il luy plaift. Mais à parler naturellement (comme * homme qui n’a aucune literature, mais quelque peu d’expérience & sens naturel) n’eut-il point mieux valu à eux, & à tous autres Princes, & hommes de moyen estat, qui ont vescu sous ces Grands, & vivront sous ceux qui regnent, eslire le moyen chemin en ces choses ? C'est à sçavoir moins se soucier, & moins se travailler, & entreprendre moins de choses, & plus craindre d’offenser Dieu, & à persecuter le peuple, & leurs voisins, & par tant de voyes cruelles, que j’ay assez déclarées par cy-devant, & prendre des ailes & plaisirs honnestes ? Leurs vies en seroient plus longues. Les maladies en viendroient plus tard, & leur mort


  • Page 4. Belle exhortation à tous Princes, avec une instruction de la fin de l'homme.


  • moyen de q^* D^ptl^s^e lic.iie vieil Exemplaire ajîrn,7e’ifmôts,& qVii faut


seroit plus regrettée, & de plus de gens, & moins defirce, & auroient * moins à douter la mort. Pourroit l’on voir de plus beaux exemples pour cognoistre que c’est peu de chose, que de l'homme, & que cette vie est miserable & briefve, & que ce n’est rien des grands & qu’incontinent qu’ils cevoir Ton ment. Et à la vérité , en Tinllant que l’ame eft jugement, & fcparée du corps , ja la fentence en eft donnée de in Vft’don œuvres & mérites du corps , laquel-

, selon les

le fentence s’appelle le Iugement particulier.



Fin des Croniques du Roy Louis XI. faites & compo-
sées par Messire Philippe de Comines, Chevalier,
Seigneur d’Argentan, & Chambellan ordinai-
re dudit Seigneur.