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ici que l’âme humaine n’est pas monocorde et qu’en dehors de l’attrait sexuel elle peut rendre des notes passionnées et profondes et traverser des drames émouvants.

Les fausses pitiés ont joué un rôle important dans la littérature de ces derniers vingt ou trente ans. Toutes les névroses l’ont traversée. Une héroïne bien portante avait un je ne sais quoi de vulgaire et de banal qui ne sollicitait pas les curiosités : là aussi, les tares héréditaires étaient de plus en plus recherchées et quand une jeune femme abandonnait son foyer pour quelque fantaisie de son épiderme, on la déchargeait volontiers de toute responsabilité. N’avait-elle pas eu une grand’mère russe et un grand-père espagnol, et de ce mélange devait fatalement sortir une petite-fille hystérique : en outre, le père français, n’était-il pas un buveur d’absinthe ? Si elle avait été normale, elle aurait démenti toutes les théories scientifiques.