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le sentiment de la défense du sol et de la maison, c’est déjà pour une raison idéale qu’ils sont prêts à donner leur vie : la beauté !

Un grand amour s’accompagne de fierté dans les cœurs, on est jaloux de la réputation de celle qu’on aime, on ne veut pas la dégrader aux yeux d’autrui. C’est pourquoi une certaine littérature est destinée à disparaître, parce qu’on aura honte de l’acheter ; il faudra la faire passer sous le manteau ; les amateurs de turpitudes pourront toujours se satisfaire, mais elle n’occupera plus une place visible aux étalages.

Je suis persuadée comme M. Giraud que désormais une autre littérature sera demandée par le public intelligent. Le monde appartiendra aux forts et aux courageux et ils sauront imposer leurs goûts. Les Latins avaient donné dans leurs romans et leurs poèmes une place trop prépondérante à l’amour, comme si l’amour entre homme et femme représentait toute la vie humaine. De cette erreur avait découlé fatalement la nécessité de donner à cette passion,