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condamnation de quelque innocent fourvoyé, retient le bras prêt à frapper. Et bien que nos yeux se soient ouverts, nous ne sommes pas encore guéris des fausses pitiés ; il me semble même apercevoir un peu partout une tendance à entr’ouvrir la porte aux vieilles erreurs ; les chiens de garde n’aboient plus aussi fort, la vigilance se détend, certains noms, sur lesquels le silence de la tombe s’était fait, recommencent à être prononcés à demi-voix, les visages suspects réapparaissent au tournant des rues… Tout cela encore n’est rien en soi, mais il est peut-être utile de crier : « Sentinelles, veillez ! »


II


Ma thèse n’est point celle de bannir la compassion des cœurs ou de la rendre exclusive à certains groupements d’individus. J’aime à choisir en amitié, mais pour tout ce qui se rapporte à l’intérêt général, je veux les portes larges ouvertes, et considère les coteries, les