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exclusivement les rebuts humains, mais de celles qui nous empêchent de faire justice, d’écarter les indignes, de procéder au grand nettoyage, indispensable au renouvellement d’une saine vie sociale.

Rien de plus difficile, paraît-il, que ce nettoyage, car si nous étudions l’histoire nous voyons qu’on en trouve rarement l’énergie. Nous constatons un autre fait tout aussi certain, c’est que l’on se repent toujours de ne pas l’avoir donné ! Quelques exemples, quelques châtiments auraient suffi à sauver un pays des catastrophes, à assurer le triomphe du bon droit, et les hommes les plus hardis ont manqué de la décision nécessaire. Le système du pardon prévaut presque toujours. Guillaume d’Orange n’était certes ni un pusillanime ni un sensible et pourtant il a hésité à punir les traîtres qui pullulaient à sa cour et parmi ses ministres. Et cette hésitation a été aussi fatale à l’Angleterre qu’à lui-même.

La crainte de faire des victimes, de risquer la