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sés qui ne s’aperçoivent même plus que leur vie et leurs actes sont une perpétuelle hypocrisie, un trompe-l’œil effrayant ? Il faudrait pouvoir remuer ces consciences jusqu’en leurs profondeurs secrètes comme l’ouragan en fureur secoue les racines des arbres. Or, il n’y a pas de forces humaines capables de provoquer une pareille tempête.

Il disait vrai. Que pouvaient, en effet, quelques bonnes volontés contre l’armée formidable des consciences menteuses ?

J’ai revu mon ami dernièrement, je lui ai demandé :

— Osez-vous maintenant regarder vos amis en face ?

— À peu près tous ! a-t-il répondu la voix joyeuse, ils ne mentent presque plus ! Et s’ils le font encore par une vieille habitude, ils s’en aperçoivent et en rougissent.

Je lui dis alors ma foi en un avenir meilleur. Comme il n’aime ni les attendrissements, ni les expansions enthousiastes, je restai sobre