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pleine générosité. Une vaillance joyeuse les anime, leur but est grandiose : par le sacrifice de leur vie, établir le règne de la paix ! L’un de ces héros ignorés disait récemment : « Ce sera la dernière guerre, nos enfants ne verront plus de telles choses. » Ces consciences-là ont grandi immédiatement, tandis que les consciences fausses n’osent plus, en certains pays du moins, relever la tête. Quelques-unes, celles qui avaient subi simplement l’influence de leur milieu, se sont créé un état moral nouveau ; l’horreur du mensonge vécu, dont elles ont été témoins et victimes, a remué leurs entrailles, un besoin ardent de purification les a saisies et, ouvrant leur cœur, elles ont laissé la tempête emporter dans ses violentes rafales, tout ce que ce cœur contenait d’artificiel et de faux.

Ceux qui se sont voués au sacrifice eux-mêmes, soit pour combattre, soit pour supporter ou soulager les souffrances, ne sont plus les mêmes hommes que ceux d’hier. Le sang qui a coulé moralement ou physiquement de leur