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Les rapports extérieurs pouvaient rester les mêmes, mais un drame intime avait déchiré l’une des âmes et souvent l’avait contristée à jamais.

Dans l’amour, où l’entente durable est si difficile à établir, les consciences faussées ont été également le motif de poignants chagrins. Avec elles toute sécurité s’ébranlait, un duel secret s’engageait entre l’âme loyale et celle qui ne l’était pas, et la première en recevait des blessures incurables. Elle implorait un mot de vérité, et encore plus que dans l’amitié ce mot lui était refusé. Tout au plus lui répondait-on par la phrase célèbre : « Il y a des pourquoi auxquels il n’y a pas de réponse. »

Du reste, quel aurait-il pu être ce mot sortant de pareilles bouches ? Les consciences faussées n’ont souvent pas plus connu la cause de leurs ardeurs passées que de leurs défaillances présentes. Pourquoi leurs sentiments se sont-ils modifiés ? Elles l’ignorent et si elles comprennent intellectuellement qu’un changement