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qu’un remède : le silence ! Leur prouver l’évidence est inutile ; elles ne veulent, ni ne peuvent se rendre compte d’aucune forme de la vérité.

Jamais même elles ne connaîtront de remords. Non seulement, elles abandonnent et renient leurs affections passées, mais vont jusqu’à les calomnier. Leur conscience est barricadée comme une tranchée par des réseaux de fils de fer serrés, derrière lesquels elles dissimulent leurs attaques.

Un mot imprudent les trahit de temps à autre. Les cœurs, dont elles ont accepté les plus tendres preuves d’amitié, apprennent tout à coup qu’ils sont dénigrés sans le moindre scrupule et que leur confiance a été trompée. Un homme écrivait à une femme qu’il aimait et dont la conduite l’avait blessé : «  Je ne vous pardonnerai jamais d’avoir terni dans mon cœur l’image que je me faisais de vous. » Ces mots peuvent s’appliquer à tous les ordres de sentiments. L’image ternie est la plus aiguë des souffrances.