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à toute question précise. Ils sont semblables à des anguilles qui échappent aux doigts qui les tiennent. Les habiles réussissent longtemps à masquer les lacunes de leur conscience, tandis que d’autres, plus ingénus ou moins intelligents se laissent immédiatement percer à jour ; ils n’ont pas fini d’exprimer une opinion que déjà ils la renient et déclarent qu’ils ne l’ont jamais énoncée. On dirait qu’il n’existe aucune relation entre leur cerveau et leur conscience. Ces mentalités seraient curieuses à étudier, si elles ne révélaient cette lâche répugnance des responsabilités qui disqualifie ceux qui l’éprouvent.

Les personnalités artificielles et artificieuses voudraient à la fois être et ne pas être, jouer tous les rôles, manger à deux râteliers. Combien leur manque de bonne foi dans la discussion a révolté les esprits droits ! Il est moins douloureux de se mesurer à d’audacieux co-