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leurs nuances variées ; je me bornerai ici à les diviser en deux seules catégories : les vraies et les fausses. Les premières ne sont pas constamment fortes et bonnes, car on peut avoir en soi la vision nette du bien et du mal, et se rendre tout de même coupable de graves erreurs, succomber aux tentations, omettre ses devoirs. Le miroir qui nous renvoie l’image exacte de nos manquements et de nos fautes ne sert pas toujours à nous en préserver. Pour échapper aux troubles angoissants que cette vision provoque en lui, l’homme essaye d’en détourner ses regards, d’appeler à son aide l’armée des sophismes, mais s’il a une rectitude naturelle, la vérité continue à percer ses yeux et à tourmenter ses jours.

Il peut arriver cependant que les consciences droites, par la constante pratique des sophismes, finissent par s’assoupir, mais elles restent sujettes à de brusques réveils, et c’est le moment où pour beaucoup d’entre elles sonne l’heure de la résipiscence.