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plaisent, s’y refusent, se rebiffent, se fâchent.

Dans la vie publique également le faux régnait sur la surface des choses, y creusait jusque dans les profondeurs, et aucun souffle de sincérité ne la traversait jamais. Sur ce terrain-là, du reste, les considérations secondaires ont toujours primé les essentielles. La théorie acceptée dans ce domaine était qu’en politique, d’inéluctables nécessités forçaient à des transactions, à des combinaisons, à des compromis, qui, pour honteux qu’ils fussent, devenaient excusables. N’en avait-il pas toujours été ainsi ? Ah ! la misérable et fausse raison ! Prise à la lettre, elle aurait arrêté le progrès sous toutes ses formes. Que représente, en effet, l’avenir, sinon l’espérance de nous débarrasser des erreurs et des ignorances du passé ? Si c’est exact dans l’ordre matériel et intellectuel, pourquoi exclure l’ordre moral de cette possibilité d’amélioration ?

J’espère, je crois, je suis persuadée que dans les conditions nouvelles qui suivront la guerre,