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Le règne des fausses valeurs était devenu prépondérant ; on les respectait, non seulement lorsqu’elles s’imposaient hiérarchiquement, mais par libre choix. Le public approuvait quand même et l’opinion publique ne protestait pas ; elle courbait la tête, et ainsi, bien rarement, la phrase, devenue banale à force d’être répétée, the right man in the right place trouvait son application.


II


Il y a heureusement en toute valeur véritable une force pénétrante qui prévaut contre la mauvaise volonté des hommes et l’artifice de leurs jugements, mais, pour triompher, elle doit être accompagnée d’une volonté persévérante, et surtout d’une confiance dans l’âme humaine qui avait déserté la plupart des cœurs. Car comment avoir confiance dans une société où presque partout le faux avait remplacé le vrai ?

La charité elle-même n’était pas exempte de