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très caractéristique de notre temps. Les réunions d’actionnaires des banques ou des sociétés industrielles en fournissent la preuve : les plus pitoyables explications et les plus fallacieuses promesses étaient accueillies par des applaudissements, et l’on s’obstinait à maintenir en place ceux-mêmes qui avaient amené la ruine de l’institut. Ce baroque état d’esprit assurait en toutes choses le triomphe des fausses valeurs.

Les exemples en ce genre pourraient se multiplier à l’infini. Les citoyens ne se défendaient plus, ils laissaient les abus s’étendre et les pouvoirs publics mettaient à les défendre une ardeur incompréhensible. Et si parfois justice était faite, ce n’était pas pour éliminer une incapacité, mais parce que la violence d’un parti imposait le placement d’une personnalité, peut-être tout aussi incapable que l’autre, mais à laquelle pour des raisons occultes il fallait trouver une position qui pût satisfaire ses ambitieuses visées.