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contraire, les gens se ravisaient, disaient : « Il y a du bon là-dedans ! » et la proposition passait, parfois à grande majorité.

Est-ce donc qu’il y a dans l’esprit humain quelque chose d’irrémédiablement faussé qui fait d’instinct préférer aux hommes l’injuste au juste ? L’existence des grandes valeurs morales révélées par la guerre, fait supposer qu’il s’agissait plutôt d’une mauvaise habitude de la pensée et que le mal n’était pas congénital. Il provenait simplement du mépris où l’on tenait la vérité. Celle-ci, une fois remise en honneur, la conscience publique se chargera de protester contre les fausses valeurs dans n’importe quelle branche de l’activité humaine.

Un des traits caractéristiques de notre temps a été comme je l’ai dit, la surabondance des mots qu’on employait en toute occasion. Ils ne comptaient plus comme sens et substance.