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vantables catastrophes qui ensanglantent le monde auraient pu être évitées, mais nous étions tellement habitués au mensonge, que si quelque brutal arrogant laissait échapper la vérité menaçante, nous bouchions nos oreilles.

Du reste, chacun aimait trop la vie commode pour perdre son temps à la recherche d’une réalité souvent gênante, et, afin de ne pas voir, on couvrait avec obstination ses yeux de sa main, laissant avec insouciance croître et prospérer autour de soi la grande armée des gens de proie et des brouilleurs de cartes.


II


En énumérant les ennemis de la vérité, j’ai cité jusqu’ici les plus médiocres et les plus inoffensifs, ceux qui trompent surtout pour se grandir eux-mêmes ou pour échapper aux conséquences de leurs oublis, de leurs négligences, de leur incurie. Il faut y joindre la nombreuse cohorte des gros pécheurs qui