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par la volonté de Dieu le corps existe, il faut le vêtir, le nourrir, le pourvoir des choses indispensables à son existence, et si possible à son bien-être, mais en leur donnant l’importance qu’elles méritent et sans s’absorber en elles. Toute la partie supérieure de notre être est appelée à une autre activité : les devoirs envers la patrie, la recherche de la vérité et de la justice, l’adaptation de la vie aux principes, la bonne volonté vis-à-vis des hommes, et par-dessus tout le commerce avec les forces divines. Sans dire comme sainte Thérèse : muero porque non muero — car notre devoir est de vivre et de préparer d’autres à vivre — nous ne pouvons être intérieurement heureux qu’en appuyant notre cœur aux portes des demeures éternelles.

L’ascétisme n’est pas fait pour toutes les âmes, et il y a de la puérilité dans les sacrifices inutiles. Du reste, goûter les beautés de la nature, la joie de vivre, l’amour des créatures, les satisfactions de l’intelligence, c’est rester dans le plan divin, c’est adorer Dieu dans sa