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a pour cela des raisons que notre intelligence ne saisit point. Je ne veux pas dire que nous ne devions pardonner à ceux qui nous ont offensé personnellement, mais les approuver et les estimer serait excessif. Il y a tel genre de bienveillance qui est presque une offense à la loi de Dieu. Approuver ce qu’il condamne, n’est-ce pas s’en rendre complice ? L’humanitarisme bénisseur m’a toujours semblé faux et déplacé. Par certaines complaisances lâches nous faisons la figure de la bête dont parle Pascal. En ce moment, par exemple, ne pas sentir l’indignation et la colère indique une paralysie du cœur ou des centres nerveux.

Il faut que l’homme nouveau, après avoir combattu pour la défense de son intégrité, apprenne à honorer ce qui est grand, beau et fort et, sans devenir dur pour personne, et tout en cultivant cette humilité du cœur qui attire les âmes[1], apprécie désormais chaque individu à

  1. Voir chapitre VI.