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avec les peuples alliés pour la défense de la liberté et de la justice, aura créé entre eux un nouveau lien et un nouveau devoir. La formule cicéronienne devra donc être élargie.

Le mot célèbre et si souvent répété de Pascal : « Qui veut faire l’ange, fait la bête, » trouve également son application dans cet ordre de sentiments. La bonté, devant laquelle tous les fronts devraient se courber avec révérence et qu’il faudrait adorer, car elle représente dans les cœurs la parcelle divine, ne doit pas être confondue avec ce sentimentalisme faux et mièvre qui jette des bénédictions sur toutes les faiblesses et souvent sur toutes les ignominies, qui n’accuse et ne condamne jamais ni les bassesses ni les lâchetés. Les âmes réellement bonnes sont celles qui savent, à l’occasion, blâmer, châtier et dédaigner.

Vouloir aimer tout le monde et répandre l’éloge sans discernement, c’est n’aimer ni n’estimer personne. Dieu, il est vrai, fait luire son soleil sur les bons et les méchants, mais il